Pourquoi de plus en plus de personnes se lancent dans l’entrepreneuriat aujourd’hui ? Quelles sont leurs motivations pour créer leur business? Qu’est-ce qui les pousse à sortir du « droit chemin » que la société nous « impose » ? Pourquoi tourner le dos à la « sécurité » d’un CDI ? À la facilité ? Et vouloir monter son entreprise ?
Parce qu’il faut bien le dire : se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est se jeter dans l’inconnu, sortir de sa zone de confort, bâtir son avenir professionnel, financier et souvent familial, sur des incertitudes.
Alors pour quelles raisons suivre le chemin de la création d’entreprise? Pourquoi se lancer dans un projet entrepreneurial ? Comment devenir chef d’entreprise ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Dépassé 50 ans, je quitte tout (pas seulement mon CDI) pour me lancer dans l’entrepreneuriat et, il faut bien le dire, mon entourage ne comprend pas vraiment ma démarche, ma façon de penser et s’inquiète. Mais ma décision est prise et, dans ces cas-là, rien ne m’arrête !
Je vais donc tenter, à travers cet article, en restant la plus objective possible, de vous expliquer: – les différents motifs pour lesquels on se lance dans l’entrepreneuriat, – comment faire pour monter sa boite, – les peurs que cela engendre, parce qu’il y en a, – les démarches psychologiques et pratiques à suivre pour la créer sa société, – ainsi que les différents obstacles de la création d’entreprise.
Comment se lancer dans l’entrepreneuriat en 2023 ?
Elles peuvent être, et sont souvent, multiples. Pour ma part, être réveillée en sursaut par mon réveil, au moment où je dors enfin en est une ! Être obligée de me taper 1h30 d’embouteillages chaque jour, pour aller travailler en est une autre.
Mais également le fait de : – ne plus avoir aucune vie sociale, par manque de temps ; – manquer de sommeil : parce que 5 à 6 heures de sommeil par jour (quand tout va bien !), c’est insuffisant ; – courir après le temps, sans jamais réussir à le rattraper ; – être payée une misère pour 12 heures de travail de nuit ; – sentir ma condition physique se dégrader à cause de mes conditions de travail ; – m’ennuyer au travail, depuis quelques temps ; – désirer me reconvertir dans une activité plus motivante ; – vouloir me sentir plus libre ; – ne plus vouloir travailler pour des personnes qui ne partagent pas mes valeurs ; – etc.
Pour d’autres, ce sera le fait de : – ne pas passer assez de temps avec leurs enfants ; – vouloir travailler à temps choisi ; – désirer vivre de leur passion ; – ne plus vouloir subir ou obéir à une hiérarchie ; – souhaiter exprimer leur créativité; – etc.
Comme vous pouvez le constater, aucune de ces motivations n’est réellement financière, même s’il faut bien payer les factures et remplir le frigo…
Mais toutes reflètent une volonté d’améliorer sa qualité de vie. On veut se lancer dans l’entrepreneuriat pour être heureux !
On veut créer son business pour améliorer son existence, parce qu’aujourd’hui, on doit travailler plus de 40 ans, pour enrichir un patron, sans aucune garantie réelle de retraite. Car oui, on enrichit un patron : il ne nous emploie pas par bonté d’âme ! Pour être rentable, un salarié doit rapporter trois fois ce qu’il coûte à son employeur…
Dans ces conditions, pourquoi ne pas se mettre à son compte ? Pourquoi ne pas se lancer dans une activité qui nous passionne, nous motive et nous épanouisse ? Parce que toutes ces motivations sont sérieuses, réelles, légitimes !
Et si l’on considère le fait que la durée de vie s’allonge, cela signifie que l’on devra bientôt passer bien plus de 40 ans à faire un travail qui ne nous plaît pas, à besogner pour un patron qui n’a aucune considération pour nous, au détriment de notre vie personnelle, familiale et sociale. Et cela sans aucune garantie de sécurité de l’emploi ou de retraite correcte. Pas vraiment réjouissant vous ne trouvez pas ? Les motivations pour monter sa propre affaire sont donc sérieuses.
Mais pour se lancer dans l’entrepreneuriat, il faut surmonter des obstacles. Et le pire de tous est notre peur ! Parce que, pour se lancer, il faut sortir de sa zone de confort, plonger dans l’inconnu ! Et il y a de quoi s’effrayer.
Notre cerveau n’aime pas le changement et déteste l’inconnu. Il nous envoie régulièrement des pensées négatives, pour nous empêcher de prendre une décision qui pourrait bouleverser notre routine.
Des idées du genre : – « et si ça ne marche pas ? » – « et si je me plante ? » – « et si je ne gagnais pas ma vie ? » – « et si je ne m’en sortais pas ? »
et si… et si… et si…
Certaines personnes laissent leurs pensées, donc leur cerveau, les paralyser. Elles ne passeront jamais à l’action, même si elles vivent mal leur situation professionnelle, ou pire : la subissent !
Il y a aussi la peur du regard des autres, qui est très présente dans notre société actuelle, basée sur les apparences. Lorsqu’on apprend à s’en détacher, notre vie commence déjà à changer.
En effet, ce ne sont pas les autres qui vivent notre vie… Alors pourquoi se conformer à leurs attentes ?
La société nous formate pour être de bons salariés. Nos parents nous ont appris qu’il faut bien travailler à l’école, pour avoir ensuite une bonne situation, c’est-à-dire dans le salariat ou la fonction publique. L’entrepreneuriat, on ne l’évoque même pas : c’est impensable ! Pour louer un appartement ou obtenir un prêt de la banque, il faut avoir un CDI…
Et pourtant, il n’y a pas si longtemps de ça, les choses étaient différentes. On était boulanger, fermier, agriculteur, pêcheur, boucher…jusque dans les années 1970 et la révolution industrielle. Quand les usines ont commencé à pousser un peu partout, il a fallu trouver des ouvriers et ce fut les premiers pas du salariat de masse !
Il aura donc fallu seulement 50 ans pour lobotomiser tout un peuple, le cantonner dans le salariat, l’asservir par le biais d’une société de consommation : en lui créant des « besoins », afin qu’il vive au dessus de ses moyens et en lui vendant ensuite des crédits divers et variés pour l’emprisonner encore plus.
Malheureusement, aujourd’hui, beaucoup de personnes ne se lancent pas dans l’entrepreneuriat, restent dans le salariat, ou simplement ne changent pas d’emploi, parce qu’elles ont des crédits à rembourser qui les tiennent à la gorge…et les patrons le savent bien !
Une fois que l’idée de se lancer dans l’entrepreneuriat est installée, il faut prendre une décision. C’est certainement le choix le plus difficile à faire : « je me lance, ou je ne fais rien et me contente de ce que j’ai ? ». Mieux vaut bien réfléchir à tout ce que cela implique de créer son business car cela impacte aussi la famille, l’entourage.
Il faut en parler sérieusement avec son/sa conjoint(e), noter ensemble, par écrit, tous les « pour » et tous les « contre ». C’est certainement la décision la plus importante de sa vie.
Pour certains, cette réflexion va durer quelques jours, voire quelques semaines. Pour d’autres, elle durera éternellement et rien ne changera jamais pour eux.
D’autres encore vont avoir un déclic : la goutte d’eau qui fait déborder le vase au boulot, par exemple. Ou bien, vont rencontrer une personne qui va les décider sans même le savoir. Quelques chanceux vont découvrir une opportunité et la saisir.
Dans tous les cas, tous ceux qui ont choisi de se lancer dans l’entrepreneuriat vont agir !
Il y a ceux qui vont le faire de manière à assurer leur sécurité : ils vont mettre en place un business, en dehors de leurs heures de travail salarié, qui va leur apporter un revenu complémentaire. Et c’est seulement une fois que cette activité leur rapportera un revenu suffisant pour vivre, qu’ils quitteront le salariat. C’est, pour moi, la manière de procéder la plus intelligente, mais ça n’engage que moi !
Il y a ceux qui vont quitter le salariat et se lancer dans l’entrepreneuriat à temps plein, pour développer leur affaire plus rapidement. C’est ce que je vais faire.
Il faut savoir qu’en tant que créateur d’entreprise, on peut bénéficier des allocations chômage pendant 2 ans. Et certaines aides à la création d’entreprise peuvent être allouées. Cela permet d’assurer ses dépenses courantes pendant la phase de démarrage de l’activité. Il ne faut donc pas hésiter à se renseigner auprès du CFE (centre de formalités des entreprises), de la CCI (chambre du commerce et de l’industrie) et de la CMA (chambre des métiers et de l’artisanat).
Attention ! L’abandon de poste n’est plus considéré comme un licenciement et ne donne plus droit au chômage, depuis octobre 2022 ! Il vaut mieux négocier une rupture conventionnelle, ce qui n’est pas toujours possible, malheureusement. Consulter un avocat en droit du travail peut être judicieux : la première consultation est gratuite.
Quelle que soit la stratégie adoptée et l’activité envisagée, il va falloir commencer par investir ! Et investir sur soi-même ! C’est-à-dire qu’il va falloir se former. Parce que l’entrepreneuriat ne s’improvise pas.
Il faut approfondir ses connaissances relatives à son activité, mais aussi se renseigner sur : – la fiscalité, – comment monter son business plan, – la viabilité du projet de création d’entreprise, – choisir le statut de son entreprise, – son régime fiscal : impôt sur le revenu ou impôts sur les sociétés, – ses futurs clients, leurs attentes, – etc.
Vous pouvez vous reporter aux articles: – « Comment faire une Etude de Marché qui tient la route« , – « Comment créer son entreprise rentable« , – « Comment créer un Business Model pour son entreprise rentable« , – « Comment définir un Business Plan précis« , – « La gestion du temps et l’organisation de l’entrepreneur« , – « Comment bien gérer son entourage quand on se reconvertit dans l’entrepreneuriat« …
La première question à se poser concerne le statut à adopter : – auto-entrepreneur (euse) ou micro-entreprise, – EIRL : Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée, – EURL : Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée, – SASU : Société à Action Simplifiée Unipersonnelle, – SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée…
C’est le plus important, car on accepte de trimer pour son compte, mais pas de se faire plumer par le fisc à l’arrivée !
Il faut savoir que le statut d’auto-entrepreneur, devenu maintenant micro-entreprise, a été créé pour favoriser la création d’entreprises en allégeant les formalités administratives. Mais si le statut vous séduit par sa simplicité, méfiez-vous de son régime d’imposition ! Il vaut mieux creuser le sujet avant de s’y lancer, car vous êtes imposé(e) sur votre Chiffre d’Affaire, alors que les sociétés sont imposées (majoritairement) sur leur bénéfice… Et ce n’est pas la seule différence notable !
Certaines activités professionnelles sont incompatibles avec le statut de micro-entreprise.
Attention ! Si on ne s’est pas renseigné(e), ou si on a été mal informé(e), l’aventure peut vite tourner au cauchemar. Suivant le statut pour lequel on a opté, il va falloir faire le choix de l’imposition sur le revenu, ou l’imposition sur les sociétés…
Consulter un expert-comptable, ou un fiscaliste, est un excellent investissement. Là aussi, la première visite est gratuite.
Une fois la question fiscale réglée, le statut de l’entreprise définit, il faut faire le point sur ses compétences, de manière objective. De cette façon, on peut déterminer quel(s) point(s) comporte(nt) des lacunes qu’il faut combler et avec quelle(s) formation(s).
Je sais qu’il est possible de faire un bilan de compétence avec Pôle Emploi, gratuitement, mais, si c’est comme à l’époque, je doute que cela apporte quoi que ce soit.
La chambre des métiers et de l’artisanat et la chambre du commerce et de l’industrie ont peut-être un service de ce type qui aura bien plus de valeur. Ça vaut la peine de se renseigner.
Le service Cci-entreprendre est là pour accompagner les entrepreneurs aux différentes étapes de la création d’entreprise et devrait être en mesure de proposer un bilan de compétences.
Quand on a fait le choix du statut, que la forme juridique est déterminée, qu’on s’est bien formé(e), il est important de se créer un réseau. Un réseau de qualité est déterminant pour la réussite de son entreprise, quelle qu’elle soit. Il doit être composé des différents corps de métier liés à son activité, mais avoir un fiscaliste, un comptable, un avocat, ou un notaire (suivant son secteur d’activité) dans son répertoire ne peut qu’être bénéfique.
Ensuite, il faut se jeter à l’eau et ne jamais perdre de vue son objectif, pour maintenir le cap, quoi qu’il advienne ! On reste concentré(e) et on persévère, sans jamais baisser les bras. On fait preuve de détermination, on n’oublie jamais pourquoi on s’est lancé dans l’entrepreneuriat. Notre entreprise, c’est notre bébé, notre fierté !
Cela commence par ouvrir un compte bancaire professionnel pour les sociétés, ou un compte courant dédié à l’entreprise pour l’auto-entrepreneur (euse). Comme pour ses comptes personnels, il faut bien comparer les prix et les services des différentes banques. Pour une micro-entreprise, un compte entièrement gratuit chez Boursorama Banque par exemple sera parfait.
Mais pour les sociétés, il faut un compte pro, que l’on ouvre dès la réception du Kbis. Alors mieux vaut bien choisir sa banque, car on pourrait avoir besoin d’un financement, par exemple.
Il nous faut aussi déterminer le capital social de sa société. Même si aujourd’hui on peut créer sa société avec 1€, le capital social sert de « thermomètre » aux fournisseurs éventuels et aux banques. Plus celui-ci est conséquent, plus les divers intervenants nous accordent leur confiance…
Se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est se lancer dans une aventure. Peut-être même l’aventure de toute une vie. C’est prendre des risques, mais entre une vie plate et monotone et une autre, risquée et pleine de rebondissements, laquelle est la plus exaltante ?
Chacun est libre de vivre la vie qu’il veut, celle qu’il mérite, ou celle qu’il subit. Chacun est libre de ses propres choix.
Pour ma part, je ne veux pas donner l’exemple à mes filles d’une mère qui courbe l’échine, ou de la parfaite française : qui râle tout le temps, mais ne fait jamais rien pour que ça change. Je ne veux pas mourir avec des regrets, je veux vivre avec des projets et des objectifs qui me transportent. Je veux m’endormir avec des rêves plein la tête et me réveiller en leur ayant fixé une date, pour les transformer en objectifs!
Toutefois, je ne pense pas que l’entrepreneuriat soit fait pour tout le monde. Il faut avoir le caractère qui correspond. Tout comme pour le salariat, ou la fonction publique…
Je ne pense pas que l’on naisse fonctionnaire, salarié(e) ou entrepreneur (euse) dans l’âme, cela reviendrait à dire que c’est génétique. Est-ce que cela dépend de l’éducation ? Je ne crois pas. Ce serait peut-être toutes les petites expériences vécues, qui forgent notre caractère tout au long de notre vie, qui détermineraient ce pour quoi on est fait, qui nous définiraient en quelque sorte.
Une chose est sûre : pour entreprendre, – il faut du courage, – il faut surmonter sa peur de l’échec, – combattre ses doutes par l’action, – vouloir sans cesse se dépasser !
Quand on veut créer son business, il faut toujours chercher des solutions pour atteindre ses objectifs. Il n’y a aucune place pour les « impossible ! », seulement pour les « comment faire pour… ? ».
En résumé, il faut garder à l’esprit que pour monter son entreprise, créer son business, on doit : – Choisir un secteur d’activité qui nous fasse « vibrer », – Calculer la viabilité de l’entreprise, – Faire un business plan, – Déterminer sa forme juridique, – Déterminer le montant de son capital social, – Rédiger ses statuts, – S’immatriculer au registre des commerces ou des métiers, – Bien calculer les charges sociales qu’il va falloir payer, – Protéger son patrimoine personnel, – Mais surtout se former !
Alors maintenant, c’est à vous de jouer ! On agit, on fonce ! Banzaï !!!
Vous pouvez lire les articles: – comment avoir un mindset qui déchire, – les partisans du moindre effort ont-ils raison, – ces bonnes résolutions que l’on ne tient jamais qui vous expliquent plus en détails le côté psychologique, l’état d’esprit (mindset) à développer, etc.
Le livre de Robert Kiyosaki « Père riche, père pauvre » est une pépite, une lecture incontournable pour tout ceux qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat.
Dites-moi en commentaire ce que vous en pensez, je suis curieuse de connaître vos réactions, d’avoir vos témoignages, de voir où vous en êtes…
Je vous souhaite la réussite dans toutes vos entreprises et vous dis à la semaine prochaine. Bree.
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tout à fait d'accord et sujet d'actualité en plus. Bravo!