Comment se prémunir et sortir du consumérisme
Pourquoi avons-nous souvent cette impression sourde qu’il nous “manque quelque chose” ?
Cette sensation subtile que notre vie pourrait être plus belle, plus complète, plus réussie… si seulement on achetait ce canapé, ce smartphone, ce sac, ou cette déco vue sur Instagram ?
Et pourtant, nos placards débordent, nos tiroirs sont pleins, et malgré tout cela, ce vide revient. Inlassablement.
Ce sentiment n’est pas anodin.
Il est le symptôme d’un système : le consumérisme.
Ce modèle de société, qui valorise l’avoir plutôt que l’être, façonne nos envies, nos réflexes, nos aspirations, souvent à notre insu.
À travers la publicité omniprésente, les réseaux sociaux, les promotions en ligne, les collections capsules, les “indispensables” du moment…
…on nous pousse à croire qu’un achat nous rendra plus heureux(se), plus stylé(e), plus épanoui(e).
Mais à force de courir après ce “toujours plus”, on finit par s’épuiser, s’endetter, se perdre.
On accumule des objets, mais aussi de la frustration, de la culpabilité, voire du stress.
Et on perd de vue ce qui compte vraiment: la liberté de choisir en conscience, la joie d’un quotidien simple, le plaisir des choses essentielles.
Je te rassure : sortir du consumérisme n’implique pas de tout jeter, ni de vivre dans le dénuement.
Il ne s’agit pas de se priver, mais de reprendre le contrôle.
Reprendre le pouvoir sur nos choix, notre argent, notre espace, notre temps.
Dans cet article, je te propose une méthode concrète et bienveillante pour :
- Identifier les mécanismes du consumérisme,
- Reconnaître nos déclencheurs personnels,
- Apprendre à consommer avec intention et sens,
- Désencombrer notre vie matérielle,
- Et surtout, retrouver une relation sereine à la consommation, plus alignée avec nos valeurs profondes.
Je partage cette réflexion avec toi parce que j’ai moi-même été prise dans cette spirale.
Et je sais combien il est libérateur d’en sortir, un pas après l’autre.
Alors, si tu en as assez de cette sensation de “trop” et de “pas assez”, suis-moi.
Ensemble, apprenons à vivre mieux avec moins.
Comprendre le mécanisme du consumérisme
Sortir de l’engrenage commence par en comprendre les rouages.
Avant de chercher des solutions, il faut mettre des mots sur ce que l’on vit.
Car souvent, on se croit seul(e) à ressentir ce malaise diffus face à notre mode de vie.
En réalité, nous sommes nombreux à être pris dans un système bien huilé : le consumérisme.
1. Définition et origines du consumérisme moderne
Le consumérisme, c’est bien plus que le fait de consommer.
C’est une idéologie, une manière de penser et de vivre qui associe le bonheur à l’achat de biens et de services.
L’objet de consommation n’est plus seulement utile, il devient un symbole de réussite, d’appartenance, voire d’identité.
Cette idée s’est imposée progressivement à partir du XXe siècle, notamment après la Seconde Guerre mondiale, avec l’essor de la société de production de masse.
L’économie devait redémarrer, les entreprises produire, et les ménages consommer pour faire tourner la machine.
La publicité s’est alors infiltrée dans les foyers via la télévision, les journaux, puis Internet, créant un besoin là où il n’y en avait pas.
Petit à petit, nous sommes passés d’une société centrée sur les besoins à une société centrée sur les désirs, renouvelés en permanence.
2. De la société de production à la société de consommation
Autrefois, les objets étaient conçus pour durer.
Aujourd’hui, ils sont pensés pour être remplacés.
C’est ce qu’on appelle l’obsolescence programmée.
On ne répare plus, on jette.
On n’attend plus, on commande en un clic.
Notre économie repose désormais sur la vitesse, le renouvellement constant, l’envie créée artificiellement.
Les modes changent tous les mois, les nouveautés technologiques tous les ans.
Le Black Friday, les soldes, les offres limitées nous poussent à agir dans l’urgence.
Et plus on consomme, plus on alimente ce cercle.
3. Le rôle central de la publicité, du crédit et des réseaux sociaux
La publicité ne vend plus seulement un produit, elle vend une émotion, un style de vie, une promesse.
Un parfum ne sent pas seulement bon : il rend désirable.
Une voiture n’emmène pas seulement d’un point A à B : elle offre la liberté, le prestige.
Et avec le crédit à la consommation, il devient possible d’acheter tout de suite… même si l’on ne peut pas se le permettre.
Les “payez en 3 fois sans frais”, les cartes de crédit renouvelables, et les micro-prêts alimentent cette facilité d’accès qui nous piège.
Enfin, les réseaux sociaux jouent aujourd’hui un rôle majeur.
Ils entretiennent une comparaison permanente.
En un scroll, on voit des intérieurs parfaits, des vacances de rêve, des achats “essentiels” chez telle marque.
Et inconsciemment, on pense que nous aussi, il nous faudrait “ça”.
4. Les effets concrets du consumérisme sur nos vies

Ce modèle a un coût.
D’abord un coût financier : on accumule des objets qu’on n’utilise pas vraiment, on s’endette parfois pour des achats impulsifs, et notre épargne en pâtit.
Mais aussi un coût mental : la surcharge visuelle et matérielle crée du stress, de la culpabilité, une sensation d’étouffement.
On court après le dernier modèle, le dernier objet tendance… mais très vite, l’excitation retombe.
Et il faut acheter à nouveau pour ressentir un petit shoot de dopamine.
C’est un peu comme une drogue douce : agréable au départ, mais frustrante sur le long terme.
5. L’illusion de la nouveauté permanente
Le consumérisme joue sur une corde bien humaine : le besoin de renouveau.
Mais au lieu de trouver ce renouveau dans l’apprentissage, la création, ou les relations humaines, on le cherche dans des objets.
Le problème, c’est que la nouveauté matérielle ne remplit jamais durablement.
Une fois le produit acheté, utilisé, mis de côté, l’envie revient.
Et avec elle, cette petite insatisfaction :
« Et maintenant, qu’est-ce que je pourrais acheter ? »
Ce modèle nous pousse à croire que notre bonheur est toujours dans le prochain achat.
Mais il n’arrive jamais.
6. Pourquoi ce modèle ne nous rend pas heureux
De nombreuses études en psychologie le montrent : au-delà d’un certain seuil de confort matériel, l’augmentation des possessions n’améliore pas le bien-être.
Pire : elle peut le diminuer, en générant du stress, des conflits, des regrets.
Une étude de l’université de Princeton, menée par Daniel Kahneman (prix Nobel d’économie), a révélé qu’au-delà d’un revenu annuel de 75 000 $, l’augmentation du niveau de vie n’a plus d’impact significatif sur le bonheur quotidien.
Équivalent en euros et contexte français
En convertissant ce montant, 75 000 $ équivalent environ à 69 000 €, selon les taux de change récents.
Mais ce chiffre doit être relativisé selon :
- Le coût de la vie aux États-Unis vs. en France
- La composition du foyer (célibataire, couple, famille avec enfants)
- Le lieu de résidence (grande ville ou zone rurale)
En France, selon des travaux de l’Insee et d’économistes comme Claudia Senik (Sorbonne, Paris School of Economics), le “seuil de satiété” en matière de revenus serait situé entre 2 500 € et 3 000 € nets par mois et par personne, soit entre 30 000 € et 36 000 € nets par an.
C’est à ce niveau de revenus que les besoins essentiels sont couverts, que les marges de manœuvre pour les loisirs, la santé, les imprévus sont présentes, et que le stress financier baisse significativement.
Au-delà, le bien-être augmente peu… sauf si le revenu est mis au service d’un projet qui donne du sens (temps libre, indépendance, générosité, etc.).
À retenir :
Plus que le montant exact, c’est ce qu’on fait de notre argent qui compte.
En France, de 30 000 € à 36 000 € nets par an, la majorité de nos besoins sont couverts.
Ce qui rend heureux, ce n’est pas forcément de gagner plus, mais de mieux dépenser selon nos valeurs.
Et dans une enquête menée en France par l’Observatoire société et consommation (Obsoco), près de 6 Français sur 10 déclarent vouloir “ralentir” leur rythme de consommation, et recherchent plus de simplicité.
7. Mon propre chemin vers la frugalité choisie
Je me souviens d’un moment marquant dans mon propre parcours.
J’avais économisé pour m’offrir un sac à main de marque, que je pensais “mérité” après une période intense.
Le plaisir a duré… deux jours.
Ensuite, ce sac est devenu un objet parmi d’autres dans mon placard.
Et je me suis sentie frustrée.
Non pas parce que le sac n’était pas beau, mais parce que je m’étais attendue à ce qu’il change quelque chose en moi.
C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser à la frugalité choisie : une démarche qui consiste non pas à se priver, mais à consommer en conscience, en se demandant :
Est-ce que cela sert mes valeurs ?
Est-ce que cela m’apporte du sens, du confort durable, de la liberté ?
Comprendre ces mécanismes est la première étape pour s’en libérer.
Identifier ses déclencheurs de consommation impulsive: se connaître pour mieux se contrôler
L’un des grands pièges du consumérisme, c’est qu’il agit souvent en arrière-plan, de manière automatique.
On achète sans réfléchir, puis on culpabilise, on s’en veut, et parfois… on recommence.
Pour briser ce cycle, la première étape consiste à mieux se connaître.
On ne guérit pas de ce que l’on ignore.
1. Observer ses comportements d’achat au quotidien
Commencez simplement par prendre un temps de recul.
Pendant une semaine, notez chacun de vos achats, qu’ils soient petits ou importants.
Il ne s’agit pas de juger, mais d’observer.
- À quelle heure as-tu acheté ?
- Dans quel état d’esprit étais-tu ?
- Était-ce une envie soudaine ou un achat réfléchi ?
- Avais-tu réellement besoin de ce produit ou service ?
Par exemple, j’ai réalisé que j’avais une tendance à commander à emporter les vendredis soirs.
C’était moins une question de faim qu’un réflexe de fin de semaine pour me récompenser.
2. Tenir un journal de dépenses (avec émotions associées)
Je recommande de compléter cet exercice par un journal de dépenses émotionnelles.
Pour chaque achat non planifié ou “coup de cœur” :
- Note l’objet, le montant et l’émotion qui a précédé l’achat.
- Étais-tu stressé(e), triste, frustré(e), seul(e), ou au contraire dans l’euphorie d’une bonne nouvelle ?
- Avais-tu l’impression de “mériter” cet achat ?
🖊 Exemple d’entrée de journal :
“30 € – Sweat acheté en ligne. Je venais de recevoir un message désagréable au travail. J’ai eu besoin d’une compensation.”
Tenir ce journal pendant 2 à 4 semaines permet de faire émerger des schémas : on découvre qu’on achète pour combler un vide ou apaiser une émotion, et non pour répondre à un besoin réel.
3. Reconnaître les déclencheurs externes de la consommation

Nous ne vivons pas dans une bulle.
Nos comportements sont fortement influencés par notre environnement, et en particulier par :
- Les notifications d’applis commerciales (Amazon, Vinted, Shein…)
- Les emails de “promotions exceptionnelles”
- Les réseaux sociaux, où la vie des autres semble toujours plus stylée, plus riche, plus “instagrammable”
- Les sorties avec des amis très dépensiers, qui font du shopping un loisir
Astuce anti-piège :
- Désactive les notifications commerciales
- Désabonne-toi des newsletters de sites marchands
- Fais un tri dans tes abonnements Instagram ou TikTok
Suis des comptes qui t’inspirent dans la sobriété, pas ceux qui t’incitent à “upgrader ton lifestyle”.
4. Décoder les besoins cachés derrière l’achat
Chaque achat impulsif est souvent le sommet visible d’un iceberg émotionnel.
Ce n’est pas l’objet en soi qui nous attire, mais ce qu’il symbolise.
Pose-toi ces questions :
- Cet achat comble-t-il un vide émotionnel ?
- Suis-je en train d’acheter pour me faire aimer, me rassurer ou me sentir “à la hauteur” ?
- Est-ce que j’achète parce que je me compare aux autres ou que je me sens en manque de contrôle ?
Exemples de besoins cachés :
- Acheter pour compenser le stress → besoin de repos ou d’apaisement
- Acheter pour briller socialement → besoin de reconnaissance
- Acheter en cas d’ennui → besoin de stimulation ou de lien humain
5. Proposer des alternatives pour répondre autrement à ces besoins
Une fois que tu as identifié ces déclencheurs, tu peux petit à petit remplacer l’achat par une réponse plus saine.
Quelques alternatives efficaces:
- Au lieu d’acheter pour te réconforter → fais une balade, appelle un proche, bois une tisane, écrit dans un journal
- Si tu te sens seul(e) → rejoint un groupe d’activités ou une communauté
- En cas de stress → essaye la méditation, la respiration consciente, ou un bon bain chaud
L’objectif n’est pas de se priver, mais d’agir en conscience, pour que chaque dépense soit un choix, et non une réaction automatique à une émotion.
Mon anecdote personnelle :
Pendant longtemps, j’avais ce réflexe d’aller faire un tour “rapide” sur des sites de seconde main à la moindre frustration.
Je me disais : “Je ne dépense pas beaucoup, c’est écolo, c’est de l’occasion.”
Mais en réalité, j’achetais trop souvent, pour des raisons émotionnelles, pas pratiques.
J’ai dû faire un vrai travail d’observation pour reprendre le contrôle, et aujourd’hui, je préfère remplir mes besoins autrement : par l’écriture, la lecture, les balades, ou le partage avec toi.
Adopter une consommation choisie et alignée : reprendre le pouvoir sur nos achats
La publicité, les algorithmes et la société de surconsommation nous poussent à croire que notre pouvoir réside dans notre capacité à acheter.
Mais en réalité, notre vrai pouvoir réside dans notre capacité à choisir.
Choisir ce qu’on consomme, comment, quand, et surtout pourquoi.
Adopter une consommation alignée, ce n’est pas se priver, c’est redonner du sens à nos dépenses, en cohérence avec nos valeurs, notre budget, et notre mode de vie frugaliste.
1. Acheter moins, mais mieux: qualité, durabilité, éthique
Trop souvent, on achète à bas prix, en se félicitant de la “bonne affaire”, pour se rendre compte quelques semaines plus tard que le produit est cassé, inutilisable, ou inutile.
À long terme, c’est une fausse économie.
Consommer moins mais mieux, c’est :
- Investir dans la qualité plutôt que dans la quantité
- Privilégier des objets durables, réparables, sobres
- Se tourner vers des marques éthiques, locales, responsables
Exemple concret :
- Avant, j’achetais 3 ou 4 pulls “sympas” chaque automne, à petits prix.
- Aujourd’hui, j’en achète un seul, en laine ou en coton, fabriqué en France, que je garde 10 ans.
Même logique pour les appareils tech : j’achète moins souvent, mais je choisis des marques réputées pour leur fiabilité (ex. Fairphone pour les téléphones éthiques, ou reconditionné, Apple/Back Market pour l’occasion de qualité).
2. Pratiquer le “délai de réflexion” : l’arme anti-achat impulsif
C’est une astuce ultra simple… et redoutablement efficace.
Plutôt que de cliquer sur “acheter” dès que l’envie vous prend, note l’objet sur une liste d’attente et attend 7 jours (ou plus !).
Pendant ce temps, on prend du recul.
On observe si le désir persiste… ou s’évapore.
La règle des 7 jours :
“Si je veux encore ce produit dans une semaine, je l’achèterai. Si je l’ai oublié, c’est qu’il ne méritait pas mon argent.”
Un lecteur m’a récemment confié :
“Je m’étais noté une lampe design à 149 €. Au bout de 5 jours, j’avais même oublié pourquoi elle m’avait attiré. J’ai rayé l’idée et gardé mes sous !”
Ce petit délai permet de transformer le désir impulsif en décision éclairée.
3. Redonner du sens à ses achats : soutenir ce en quoi on croit
Acheter peut devenir un acte militant, dès lors qu’on choisit d’aligner nos dépenses avec nos convictions.
Quand je dépense aujourd’hui, je me pose 3 questions :
- Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
- Est-ce que ce produit soutient une personne ou une cause qui a du sens pour moi ?
- Est-ce que cet achat me rapproche de la vie que je veux construire ?
Quelques exemples :
- Acheter un savon fait main à un artisan local
- Commander un livre dans une librairie indépendante
- Choisir une marque qui valorise l’inclusion ou l’écologie
- Préférer une appli française responsable à une multinationale opaque
Ce genre d’achat nous donne le sentiment d’agir, pas juste de consommer.
4. Favoriser la seconde main et l’échange : consommer autrement
Parmi les plus belles découvertes de mon parcours vers la frugalité, il y a l’univers de la seconde main, de la réparation, et du troc.
Aujourd’hui, on peut quasiment tout trouver d’occasion :
- Meubles, électroménager, vêtements, jouets, high-tech…
- Sur Leboncoin, Vinted, Geev, ou dans les Ressourceries
En plus :
- C’est économique (souvent -50 % ou plus)
- C’est écologique (moins de production, moins de déchets)
- C’est humain, car on crée du lien avec d’autres particuliers ou associations
Et puis, il y a une petite fierté discrète à se dire qu’on a trouvé ce dont on avait besoin sans céder à la surconsommation.
Une anecdote personnelle : le jour où j’ai renoncé à “l’aspirateur à 500 €”
Il y a deux ans, j’étais sur le point d’acheter un aspirateur dernier cri à plus de 500 €.
Il promettait de “changer ma vie” avec ses capteurs laser et sa batterie intelligente. Franchement, j’étais à deux doigts de craquer.
Puis j’ai respiré.
J’ai appliqué ma règle des 7 jours.
Et j’ai réfléchi :
- Mon aspirateur actuel fonctionne encore.
- Je préfère mettre cet argent dans un week-end en famille ou sur mon PEA.
- Finalement, ce n’était pas de puissance d’aspiration dont j’avais besoin, mais de temps et de calme dans ma maison.
Résultat ?
Je n’ai pas acheté.
Et je me suis offert, quelques mois plus tard, un massage en thalasso pour fêter une belle étape budgétaire.
Même budget, mais pas du tout la même satisfaction.
Se désencombrer pour se libérer : faire de la place dans sa maison, et dans sa vie
Il y a un lien puissant, et souvent sous-estimé, entre notre environnement matériel et notre bien-être mental.
Un appartement encombré, c’est souvent le reflet d’un esprit saturé.
Des placards qui débordent, c’est autant de décisions non prises, d’objets qui pèsent inconsciemment sur notre quotidien.
Désencombrer, ce n’est pas juste “faire de la place” : c’est s’alléger, se recentrer, respirer.
1. Faire un grand tri dans ses possessions : une méthode simple et libératrice
On ne vide pas une maison en un après-midi.
Mais on peut créer un élan, un mouvement, en avançant avec méthode.
Deux approches fonctionnent très bien :
- Par pièce : on commence par la salle de bains (souvent plus facile), puis la cuisine, le salon, les chambres…
- Par catégorie : vêtements, livres, papiers, objets de décoration, matériel électronique, souvenirs…
Astuce : Se fixer des créneaux courts (30 minutes à 1h) pour éviter l’épuisement et l’effet “tornade”.
Mon anecdote personnelle :
Un dimanche matin, j’ai décidé de vider un grand placard que je n’ouvrais presque jamais.
À l’intérieur : des boîtes remplies de babioles, des vêtements oubliés, des souvenirs “au cas où”…
En trois heures, j’ai trié, vidé, donné.
Et ce qui m’a le plus surprise, ce n’est pas la place gagnée, mais la légèreté que j’ai ressentie dans ma tête.
J’avais l’impression d’avoir éliminé un bruit de fond mental.
Depuis, je reviens régulièrement à cette pratique.
Elle fait partie de mon hygiène mentale.
2. Se séparer de l’inutile avec conscience : chaque objet mérite une décision
Se désencombrer ne veut pas dire jeter en masse.
Il s’agit plutôt d’évaluer chaque objet avec attention, et de lui accorder une vraie décision :
- Est-ce que je l’utilise ?
- Est-ce qu’il m’apporte de la joie ?
- Est-ce qu’il correspond encore à la personne que je suis aujourd’hui ?
Trois possibilités s’offrent à toi :
- Donner à une association ou à ton entourage (Emmaüs, Croix-Rouge, Give)
- Vendre pour arrondir ton budget (Vinted, Leboncoin, recycleries)
- Recycler ce qui ne peut pas être réutilisé
Et surtout, ne pas culpabiliser.
Ces objets nous ont peut-être servis, consolés, ou accompagnés à une époque.
Aujourd’hui, ils peuvent faire de la place pour quelque chose de plus utile ou plus vrai.
3. Ne pas culpabiliser, mais apprendre de ses excès passés
Au fil du tri, il arrive souvent qu’on tombe sur des objets achetés impulsivement, jamais utilisés, encore étiquetés parfois.
On peut ressentir un peu de honte, ou de regret.
Mais au lieu de s’en vouloir, je t’invite à transformer cette prise de conscience en apprentissage.
Ces excès passés nous rappellent :
- Que l’achat rapide ne comble jamais un besoin profond
- Que nous avons grandi, évolué
- Que nous avons désormais les outils pour consommer autrement
Chaque “objet inutile” peut devenir un rappel bienveillant de notre engagement vers une consommation plus alignée.
4. Mettre en place une politique d’entrée stricte :
la règle du “1 qui entre = 1 qui sort”
Désencombrer, c’est une première étape.
Mais pour maintenir un intérieur allégé, il faut aussi changer notre manière de faire entrer les objets chez nous.
Une règle simple et redoutablement efficace :
“Un objet entre = un objet sort.”
- Un nouveau pull ? Je donne un ancien.
- Une nouvelle casserole ? Je me sépare d’une que je n’utilise plus.
- Un nouveau livre ? Je vends ou donne un autre.
Cela permet de maintenir l’équilibre, et de rendre chaque achat plus réfléchi.
Et si je ne trouve rien à faire sortir… peut-être que je n’ai pas vraiment besoin de ce nouvel objet, finalement.
5. Systématiser l’achat réfléchi : une maison désencombrée commence en magasin
Désencombrer, ce n’est pas qu’une action ponctuelle.
C’est une philosophie de vie.
Et cela commence avant même d’acheter.
Avant chaque achat, je me pose désormais trois questions clés :
- Est-ce que j’ai déjà un objet qui remplit cette fonction ?
- Est-ce que je peux le trouver d’occasion ?
- Est-ce que je suis prête à “faire de la place” chez moi pour lui ?
Avec ce petit rituel, j’évite 90 % des achats impulsifs.
Et ma maison reste claire, fonctionnelle… et paisible.
S’entourer et s’engager pour ancrer le changement
Changer seul, c’est difficile.
Changer ensemble, c’est durable.
Quand on décide de sortir du consumérisme et d’adopter une vie plus simple, plus alignée, l’environnement humain est déterminant.
Seul(e) face aux injonctions de la société de consommation, on peut se décourager.
Mais entouré(e) de personnes qui partagent les mêmes valeurs, on se sent compris(e), soutenu(e), inspiré(e).
Et on avance plus vite, plus loin.
1. S’entourer de personnes inspirantes : des communautés bienveillantes et motivantes
Il existe en France de nombreuses communautés tournées vers la simplicité volontaire, la frugalité, le minimalisme ou encore le mode de vie zéro déchet.
Ces groupes, qu’ils soient en ligne ou dans la vraie vie, offrent :
- des conseils concrets,
- des partages d’expériences,
- un sentiment de normalité (ce que la société qualifie souvent de “radical” devient ici simplement “cohérent”).
Quelques communautés françaises à découvrir :
- Le groupe “Les Frugalistes Francophones” sur Facebook
- Le forum “Démarche Écoresponsable” sur le site Consoglobe.com
- Le mouvement “Famille (presque) Zéro Déchet”
- Le podcast “Vivre sans plastique” ou “Basilic”, pour s’inspirer sans culpabiliser
- Les AMAP et groupes locaux de consommation responsable
Ces réseaux sont précieux pour se sentir accompagné(e) dans le changement.
2. Se fixer des objectifs collectifs et motivants : le pouvoir du défi
Il n’y a rien de plus stimulant que de relever un défi à plusieurs.
Cela transforme une contrainte en jeu, une peur en aventure.
Voici quelques idées de défis collectifs que j’ai testés ou animés :
- 30 jours sans achat non essentiel : on s’engage à n’acheter que l’indispensable pendant un mois.
- Semaine de consommation locale uniquement : produits alimentaires, artisans, transport doux.
- Défi “zéro Amazon” ou “rien de neuf” pendant un mois.
- Challenge frugalité en couple ou en famille : réduire les dépenses communes de 15 %, ensemble, avec créativité.
Ces petits jeux de groupe sont de véritables leviers de changement durable.
Et même après le défi, certaines nouvelles habitudes restent ancrées naturellement.
3. Organiser des réunions régulières en couple ou en famille
Impliquer sa famille, ce n’est pas imposer ses choix, c’est les inclure dans la réflexion.
Chez moi, j’ai instauré une réunion mensuelle autour de la consommation :
- bilan du mois passé (achats, réussites, écarts),
- discussion sur les besoins réels du mois à venir,
- ajustement des règles si nécessaire.
Pour les familles, on peut imaginer un “conseil familial frugal” où chacun, même les enfants, propose des idées pour :
- économiser sans se priver,
- faire du troc entre amis,
- fabriquer soi-même au lieu d’acheter.
C’est un exercice de cohésion autant que de gestion.
Et les enfants, souvent, adorent proposer des solutions (même farfelues) et voir leurs idées prises en compte.
4. Transmettre autour de soi: rayonner au lieu d’imposer
Sortir du consumérisme, c’est une décision personnelle.
Mais c’est aussi une démarche contagieuse… lorsqu’elle est vécue avec joie et bienveillance.
Au lieu de “prêcher” ou de faire la morale, je préfère partager mes découvertes, mes erreurs, mes réussites :
- “J’ai arrêté d’acheter des vêtements neufs, et je me sens plus libre.”
- “On a fait un mois sans achats, et ça nous a beaucoup appris.”
- “On a troqué une perceuse au lieu de l’acheter, c’était super enrichissant.”
Ces petites phrases sèment des graines.
Et parfois, autour de moi, des amis ou des proches reviennent me dire :
“Tu sais, j’ai commencé à vider mon garage… ça m’a fait un bien fou !”
C’est ainsi qu’on crée du changement collectif, doucement, sans jugement.
5. Éduquer les enfants à une consommation raisonnée

Nos enfants sont déjà très exposés à la publicité, aux modèles de consommation rapide, à la tentation des objets jetables.
Mais ils sont aussi incroyablement réceptifs à l’exemplarité.
Voici quelques pistes concrètes que j’applique chez moi :
- leur expliquer les choix que nous faisons (“On a préféré acheter d’occasion parce que c’est bon pour la planète”),
- les impliquer dans les décisions (“On a un budget de 30€, comment on l’utilise au mieux ?”),
- leur donner l’occasion de créer, réparer, échanger,
- leur lire des livres jeunesse sur le minimalisme ou l’environnement (comme “Les choses qui s’en vont” d’Isabelle Arsenault, ou “Un pique-nique au bord de la rivière” de Kazuo Iwamura).
Les enfants comprennent vite que le bonheur ne vient pas d’un nouvel objet, mais d’un moment partagé, d’une aventure ou d’une fierté personnelle.
Conclusion : Se libérer, ce n’est pas se priver, c’est respirer
On croit souvent que renoncer au consumérisme, c’est entrer dans une vie de privation, de frustration.
Pourtant, c’est tout le contraire.
C’est une libération.
Une manière de reprendre les rênes, de remettre du sens dans nos gestes quotidiens, de faire la paix avec nos vrais besoins.
Vivre mieux avec moins, c’est :
- avoir moins de stress quand arrive la fin du mois,
- arrêter de courir après la dernière nouveauté,
- savourer ce qu’on a déjà,
- se sentir aligné(e) entre ses choix, ses valeurs, et sa réalité.
Et je vous le dis avec le sourire : on y gagne bien plus qu’on ne “perd”.
Ton petit pas de la semaine
Pas besoin de tout révolutionner du jour au lendemain.
Je te propose un premier petit pas très simple :
Cette semaine, fais un premier tri dans tes objets ou désabonne-toi d’un compte sur les réseaux sociaux qui te pousse à consommer sans réfléchir.
Un geste minuscule ?
Oui.
Mais un déclic immense.
C’est comme ça que tout commence.
La suite ? On se retrouve la semaine prochaine !
Et si on passait à l’action ensemble ?
La semaine prochaine, je t’emmène dans un sujet ultra libérateur : comment désencombrer concrètement son espace (et son esprit).
Une méthode simple, joyeuse, et ultra efficace.
Moins de bazar = plus de liberté mentale.
Je te raconterai tout.
Clin d’œil personnel
Je termine avec une anecdote qui m’a marquée :
Pendant longtemps, j’avais cette mauvaise habitude de m’offrir un petit achat “récompense” quand j’avais bien travaillé.
Un pull, un resto rapide, un gadget.
Sur le moment, ça me donnait l’impression de me faire du bien… mais très vite, je ne ressentais plus rien.
Un jour, j’ai remplacé ces achats par quelque chose de tout simple : un moment pour moi, un café tranquille dans un joli cadre, une promenade en forêt, un appel à une amie.
Et là, j’ai vraiment commencé à savourer mes victoires.
Pas besoin de sortir la carte bleue pour célébrer.
Juste d’être présente à soi-même.
On continue ensemble la semaine prochaine ?
D’ici là, prends soin de toi… et de ton attention.
Je te souhaite la réussite dans toutes tes entreprises et te dis à bientôt…
Bree