Nous avons tous des projets qui nous tiennent à cœur : changer de voiture, rénover la maison, aider nos enfants à financer leurs études, ou encore préparer notre retraite.
Mais ce que j’ai appris avec l’expérience, c’est qu’un projet ne se finance pas de la même manière selon qu’il se réalise dans 6 mois, 5 ans ou 20 ans.
La clé, c’est d’adapter son épargne et ses placements à la durée de l’objectif.
On parle souvent de “court terme”, “moyen terme” et “long terme”, mais dans la pratique, peu d’entre nous savent vraiment quelle stratégie appliquer en fonction de ces horizons.
Pourtant, c’est ce qui fait la différence entre une épargne qui dort sans rapporter et un capital qui travaille pour nous, tout en restant accessible au bon moment.
Je me souviens très bien d’une fois où j’ai voulu changer de voiture dans les 3 ans.
J’avais naïvement placé une partie de l’argent sur un contrat d’assurance-vie investi en unités de compte.
Mauvaise idée !
Quand j’ai eu besoin des fonds, les marchés étaient en baisse, et j’ai perdu une partie de ce que j’avais patiemment mis de côté.
C’est là que j’ai compris qu’un projet à court terme ne s’aborde pas du tout comme un projet de retraite ou de transmission.
Dans cet article, nous allons voir ensemble comment financer efficacement un projet selon son horizon (court, moyen ou long terme) en choisissant les bons supports et en évitant les erreurs classiques.
Lorsqu’on a un projet à très court terme (acheter une voiture, préparer un voyage, payer des travaux ou encore constituer une avance de trésorerie) la règle d’or est simple : zéro risque.
À cet horizon, il est hors de question de chercher la performance : la priorité absolue, c’est que notre capital reste intact et disponible au moment voulu.
Taux à 1,70 % en 2025, selon les dernières annonces officielles de l’État, totalement sécurisé et plafonné à 22 950 €, reste l’un des placements préférés des Français.
Certes, son rendement est limité, mais il permet de placer une somme non négligeable sans aucun risque, tout en gardant une liquidité totale.
Identique au Livret A, avec un plafond de 12 000 €.
Réservé aux ménages modestes, mais imbattable avec un taux à 2.7 % en 2025 et un plafond de 10 000 €.
Une alternative intéressante si l’on connaît précisément la date du projet (6, 12 ou 24 mois).
Le rendement est souvent légèrement supérieur aux livrets réglementés, mais l’argent est bloqué pendant la durée définie.
Ces supports ont deux points communs : liquidité (sauf CAT, sauf en cas de retrait anticipé avec pénalités) et garantie en capital.
Prenons l’exemple d’un jeune actif qui souhaite changer de voiture dans 18 mois.
Il estime le coût du projet à 12 000 €.
Résultat : son objectif est pratiquement atteint sans stress, sans aucun risque, avec une épargne liquide et disponible à tout moment.
Je conseille toujours d’ouvrir plusieurs livrets et de les nommer (dans l’espace en ligne de la banque) :
Cela permet de visualiser nos objectifs et de rester motivés, car voir un livret qui porte le nom de notre projet donne envie de l’alimenter régulièrement.
Quand nous avons un objectif situé entre 2 et 7 ans, la stratégie n’est plus tout à fait la même que pour une simple épargne de précaution.
Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre trop de risques, car l’argent doit être disponible dans un horizon défini.
Mais en même temps, laisser dormir cette somme sur un Livret A ou un LDDS pendant 5 ans serait une erreur : les rendements sont trop faibles et ne permettent pas de compenser pleinement l’inflation.
L’idée, ici, est donc de chercher un équilibre subtil entre sécurité et performance.
L’assurance-vie est idéale pour le moyen terme.
Les fonds euros offrent une garantie en capital et un rendement supérieur aux livrets réglementés (autour de 2,5 % à 3,5 % en 2025 pour les bons contrats).
On peut compléter avec une petite part d’unités de compte peu risquées (fonds obligataires, fonds diversifiés prudents) pour booster légèrement la performance.
C’est un placement très intéressant pour préparer un projet immobilier.
Les PEL ouverts depuis janvier 2025 offrent un taux de 1,75 % brut (soit environ 1,22 % net après prélèvements sociaux), mais surtout, ils permettent de bénéficier d’un droit à prêt pour financer un achat immobilier, souvent à des conditions avantageuses.
Les obligations d’État ou d’entreprises solides, ainsi que les fonds obligataires, constituent une option adaptée pour diversifier une épargne de moyen terme.
Elles offrent un rendement supérieur aux livrets, avec un risque modéré si l’on reste sur des signatures bien notées.
En plaçant 300 € par mois sur une assurance-vie sécurisée (80 % fonds euros / 20 % obligataire prudent), on peut espérer réunir environ 11 500 € au bout de 3 ans, contre seulement 10 800 € sur un livret classique.
Un PEL peut être utilisé pour épargner en amont, puis bénéficier d’un prêt à taux intéressant pour compléter.
Mixer PEL + assurance-vie prudente est une combinaison efficace pour optimiser la performance tout en gardant une certaine sécurité.
Sur un horizon de 2 à 7 ans, il faut absolument éviter les supports trop volatils comme les actions pures ou les ETF non sécurisés : une correction de marché pourrait ruiner un projet au moment où vous avez besoin de vos fonds.
La bonne approche consiste à arbitrer entre rendement et sécurité : 80 % sécurité, 20 % dynamisme.
Lorsqu’on parle de long terme, c’est-à-dire au-delà de 7 ans, notre horizon de placement s’élargit et nous pouvons nous permettre de prendre un peu plus de volatilité.
Pourquoi ?
Parce que les marchés financiers ont toujours montré, historiquement, qu’ils finissent par corriger leurs baisses et offrir des performances positives sur de longues périodes.
C’est donc le moment idéal pour viser une performance supérieure, en s’appuyant sur la puissance des intérêts composés.
Le PEA est l’outil parfait pour investir en actions dans une optique de long terme.
En investissant via des ETF actions mondiaux ou européens, nous diversifions largement notre portefeuille, tout en bénéficiant d’une fiscalité très avantageuse après 5 ans (seuls les prélèvements sociaux restent dus).
Sur 15 ou 20 ans, la performance peut être largement supérieure à 6 % par an.
Contrairement au moyen terme, ici nous pouvons renforcer la part des unités de compte dans notre contrat : ETF, fonds actions, fonds immobiliers (SCI, OPCI), etc.
Les fonds euros restent intéressants comme socle sécuritaire, mais c’est la diversification qui permet de capter de la performance.
Deux options principales :
Elles permettent d’investir dans l’immobilier tertiaire (bureaux, commerces, logistique) et d’obtenir des revenus réguliers avec un rendement moyen de 4 à 5 % brut.
Acheter un bien pour le mettre en location permet de cumuler revenus + valorisation du bien sur le long terme, avec un effet de levier possible via le crédit.
En plaçant 200 € par mois sur un PEA investi en ETF MSCI World (rendement estimé 6 %/an), on peut espérer dépasser 100 000 € au bout de 25 ans.
Une assurance-vie permet de transmettre un capital dans un cadre fiscal très avantageux (abattements de 152 500 € par bénéficiaire si versement avant 70 ans).
Utiliser un investissement locatif pour que les loyers financent le crédit, puis profiter du bien une fois le prêt remboursé.
Le Dollar Cost Averaging (DCA) est la stratégie la plus efficace sur le long terme: investir régulièrement (par exemple 100 € chaque mois sur un ETF) permet de lisser les variations de marché et de profiter des baisses pour acheter moins cher.
Couplé aux intérêts composés, cet effet boule de neige transforme même de petites sommes en un capital significatif sur la durée.
En résumé : au long terme, notre meilleur allié n’est pas la chance, mais la régularité + le temps.
Comparons plusieurs supports courants pour un épargnant français, sur une période de 20 ans, avec un versement régulier de 100 € par mois.
On inclut l’effet des intérêts composés pour les placements avec rendement.
Voici les hypothèses :
On utilise la formule de la valeur future des rentes : VF=P×(1+r/n)n×t−1r/nVF = P \times \frac{(1+r/n)^{n \times t}-1}{r/n}
où PP = 100 €, rr = rendement annuel, nn = 12, tt = 20 ans.
Épargner régulièrement n’est pas seulement une question de volonté : il s’agit surtout de définir un effort adapté à ses revenus et à ses projets, afin de ne pas se retrouver frustré(e) ou à découvert.
Voici comment procéder.
Avant de décider combien épargner chaque mois, il est essentiel de comprendre sa situation financière :
C’est à partir de ce montant que l’on peut déterminer combien épargner sans se priver.
Si tes dépenses sont très fluctuantes (freelance, primes…), évalue une moyenne mensuelle sur 6 à 12 mois pour lisser tes calculs.
La fameuse règle des 50/30/20 est un excellent guide pour structurer ton budget :
Si ton objectif est la liberté financière ou un projet précis (voyage, achat immobilier, investissement), tu peux fractionner la partie 20 % entre :
Ainsi, tes finances restent équilibrées et ton épargne progresse de manière constante.
Pour rendre les choses plus tangibles, prenons un exemple simple :
Le calcul est simple : 200€×12 mois×5 ans= 12 000€
En 5 ans, 200 € par mois permet donc de constituer un capital de 12 000 €, que l’on pourra ensuite placer pour le faire fructifier.
Si l’on ajoute un rendement modeste de 3%/an (fonds euros par exemple), ce capital peut dépasser 13 000 €, juste en laissant l’argent travailler pour nous.
Lorsque j’ai commencé à épargner pour mon premier projet immobilier, je pensais que 100 € par mois ne serviraient à rien.
En réalité, après 2 ans, j’avais déjà 2 400 € de côté, ce qui m’a permis de couvrir les frais de dossier et de me sentir en confiance pour passer à l’étape suivante.
Cela m’a appris que la régularité prime sur le montant initial, et que même un petit effort, bien calibré, produit des résultats concrets.
Épargner, ce n’est pas seulement mettre de l’argent de côté : c’est aussi organiser et piloter son financement de manière intelligente pour atteindre ses objectifs sans stress.
Voici les pratiques que j’applique personnellement et que je recommande à tous les investisseurs.
Beaucoup d’investisseurs débutants ont tendance à tout mettre dans une seule épargne, pensant que c’est plus simple.
En réalité, mélanger plusieurs projets (voyage, achat immobilier, retraite, investissements) peut rapidement créer de la confusion et nuire à la motivation.
J’ouvre des comptes ou des enveloppes séparés pour chaque projet.
Par exemple :
Cela permet de voir clairement l’avancement de chaque objectif, et de réajuster facilement si l’un des projets prend plus de temps que prévu.
L’argent que l’on épargne n’est pas figé.
Le suivi régulier est indispensable pour rester sur la bonne voie :
J’utilise un tableau simple dans Excel ou Google Sheets pour suivre chaque projet.
Chaque année, je fais le point, je coche les jalons atteints et je note ce qui doit être ajusté.
Même avec une stratégie d’épargne bien pensée, la prudence reste essentielle.
Cette approche évite de puiser dans les projets en cas d’imprévu et réduit le stress financier.
J’ai toujours gardé une poche d’urgence de 5 000 € séparée de mon épargne “investissement”.
Quand ma chaudière est tombée en panne, j’ai pu la remplacer sans toucher à mes projets, ce qui m’a évité de devoir reporter un investissement immobilier.
Épargner sur le long terme peut sembler monotone.
La clé pour rester motivé(e) : se fixer des étapes intermédiaires et se récompenser à chaque jalon atteint.
Cette technique renforce la motivation, car elle transforme l’épargne en un processus concret et gratifiant, et pas seulement en un chiffre sur un compte.
Lorsque j’ai commencé à mettre de côté pour mon premier investissement immobilier, j’avais découpé mon épargne en trois “enveloppes” : fonds d’urgence, projet immobilier, et voyage.
Chaque fois que j’atteignais un jalon, même petit, je me faisais un petit plaisir.
Résultat : je suis restée motivée pendant plusieurs années et j’ai atteint mon objectif sans ressentir de privation.
Aujourd’hui encore, cette méthode me sert pour tous mes projets, qu’ils soient financiers ou personnels.
Épargner et financer ses projets peut sembler complexe au départ, mais la clé réside dans la méthode et la régularité.
Comme nous l’avons vu, chaque projet mérite sa propre stratégie :
Il vaut toujours mieux commencer petit que repousser l’épargne indéfiniment.
Même 50 € ou 100 € par mois, mis de côté de façon régulière, auront un effet considérable grâce aux intérêts composés et à la discipline.
Chaque geste compte et construit progressivement la liberté financière que nous recherchons.
Je vous donne rendez-vous pour «Comment rebondir à la retraite quand on n’a jamais cotisé», un sujet crucial pour tous ceux qui n’ont pas pu investir suffisamment dans leur jeunesse et souhaitent reprendre le contrôle de leur avenir financier.
Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir mon livre « Je change de vie à plus de 50 ans et prends le chemin de la liberté financière… », dans lequel je partage mes méthodes concrètes, mes outils et mes stratégies pour transformer des projets en réussites financières, quel que soit l’âge ou le budget.
C’est un guide pratique pour passer à l’action et bâtir sa sécurité et sa liberté financière étape par étape.
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